Créativité Alain PIERRE
Créativité Alain PIERRE

L’Architecte du spectacle : musique, visuel et comédie

Avez-vous déjà rêvé de l’excitation de monter sur scène et de jouer votre propre spectacle ?
Depuis plus de 30 ans, Alain PIERRE vit en artiste indépendant, chevauchant les rôles d’instrumentiste, compositeur, arrangeur et orchestrateur avec une facilité déconcertante. En tant que professionnel associé en musicologie à l’Université de Rennes, il incite ses étudiants à repousser les limites de leur créativité.
Doté d’un large éventail de talents musicaux, Alain est un artiste accompli. « Je joue de plusieurs instruments : saxophone, flûte, claviers et percussions, et j’apporte ma voix à la musique que je créé » nous apprend-il.

Bien qu’il ait réalisé plusieurs albums studio, il met principalement ses talents de musicien au service de l’écriture d’œuvres musicales pour les jouer en live, mélangeant astucieusement musique, visuel et comédie. « Je suis passionné de jazz, et je me suis donné la mission d’amener plus de gens à en écouter davantage. Mes spectacles sont conçus pour divertir tout en stimulant une réflexion plus profonde, car je pense que c’est ça le rôle d’un artiste. »

L’innovation « à toute vapeur » !

Ces dernières années, au sein de la compagnie nantaise « A toute vapeur », il a créé plusieurs spectacles burlesques, innovants et captivants, comme :
– Le Cartoon Frénésie, un ciné-concert de musiciens qui accompagnent les exploits projetés sur grand écran de Bugs Bunny, Daffy Duck, Betty Boop ou Droopy. La musique, jouée en direct comme dans les studios de la Warner ou de la MGM à l’époque, donne un caractère ludique et festif au spectacle.
– L’Affaire Moussorgsky : où comment les tableaux d’une exposition deviennent un conte musical jazz. Le public assiste à un concert des musiciens au-dessus desquels apparaît un vaste écran sur lequel sont projetés des dessins et dessins animés.

L’un des aspects les plus fascinants d’Alain est son dévouement à l’innovation. « L’innovation est plus qu’une curiosité ou qu’une nécessité pour mon métier ; c’est un véritable moteur ! Pour moi, la démarche de création compte autant, voire plus, que le résultat final. »

La créativité née des contraintes

Question de génération, l’enfance d’Alain ne s’est pas déroulée entourée d’écrans vidéo !
« En remontant dans mes souvenirs les plus anciens, je pense que mes premières inventions étaient des histoires. Des pierres ou des morceaux de briques devenaient des bateaux auxquels je faisais vivre des aventures incroyables. Détourner la fonctionnalité d’objets a certainement contribué à développer mon imaginaire. »

Aujourd’hui, il croit fermement en la créativité sous contrainte, un principe qu’il inculque à ses étudiants.
« Parfois je fais jouer la partition d’un instrument par un autre, celle du violon par le piano par exemple. Mes étudiants doivent me prendre pour un fou, mais ce qui compte, c’est qu’ils testent, explorent, découvrent. » La contrainte est effectivement un moteur pour faire des choix et avancer ; c’est une matière première. L’absence de contrainte est au contraire un espace infini de vide qui peut rendre impossible l’émergence de nouvelles idées : c’est le syndrome de la page blanche.

L’équilibre entre l’innovation technologique et la créativité organique

Les idées de musiques d’Alain provienne d’un savant mélange d’utilisation de logiciels musicaux tels que Inspired by Nature et Band in a Box, et de révélations qui surgissent souvent dans sa tête lorsqu’il fredonne ou chante.
« En y réfléchissant, je me rends compte que ces idées prennent forme lorsque je donne à mon cerveau du temps libre, quand je fais les courses, que je cuisine ou que je marche. »

Cependant, l’innovation n’est pas sans défis. Alain a dû faire face à des obstacles plutôt personnels, comme l’auto-censure, l’auto-dénigrement et l’indécision. Il a appris à surmonter ces freins par la discipline, en dédiant un temps précis de la journée à la création.
« J’ai une certaine discipline de travail : je consacre à la création deux heures en début de journée et en début d’après-midi après une sieste de quinze minutes.  Dans ces moments d’écriture, j’ai besoin d’un environnement silencieux. Je me mets sur le travail instrumental plutôt en fin de journée, vers17h00, car cela active plutôt le côté logique de mon cerveau. »

L’innovation pour le présent et le futur

À ceux qui cherchent à innover, Alain offre ces conseils : patience, écoute de soi, travail et plaisir. Il souligne l’importance d’être bienveillant envers soi-même et de voir le processus créatif comme quelque chose de ludique.
Alain est un innovateur au sens le plus pur du terme. À travers son travail, il nous rappelle que l’innovation n’est pas seulement une question de technologie ou de méthodologies nouvelles, mais aussi de comment nous abordons notre travail, comment nous nous défions et, surtout, comment nous restons fidèles à nos instincts.
Il se concentre aujourd’hui sur la préparation d’un spectacle musical pour 2024 sur le thème de la biodiversité, « un sujet qui m’est cher depuis plusieurs décennies et que je souhaite aborder avec humour et philosophie, dans l’espoir de combattre l’éco-anxiété. »

Et bien sûr, il promet d’être innovant, car c’est dans son ADN. Dans un monde où l’innovation est souvent considérée comme synonyme de technologie, il nous rappelle que l’innovation est avant tout un état d’esprit.

Propos recueillis par Yann Veslin – Juillet 2023

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